"Comedown machine" des Strokes
Quand les Strokes ont débarqué avec leur premier disque "Is this it", on a commencé à retrouver l'espoir du rock garage pop 60's comme les aime. Le premier Strokes se démarque par sa pudeur, dûe, on imagine à la jeunesse au clair de la Lune et l'envie de relancer la tendance Mods. Réussite totale.
Le son "Low" et l'intelligence mélodique de ce dernier semblent appartenir directement à la décadence de l'ère sixties sous Hether, avec l'esthétique en bonus. Car ils sont beaux comme des meubles suédois nos Strokes. En 2001, une nouvelle vague dévaste tout sur son passage, y compris les frères Gallagher.
Débute alors un effet de mode Garage, dandy et veste moulante en cuir, le laid se voit ainsi sexy en s'imprégnant de cette façon de paraître. On se laisse hypnotiser par le style dégagé de ces cinq rockeurs. Mais au fur et à mesure de leur évolution, le marketing prend de l'ampleur et décide même de jouer à leurs places. On aurait pu l'anticiper car la superficialité se cachait depuis le commencement. Par exemple si on analyse les textes sans fond de Julian Casablancas...
Le deuxième opus des jeunes New-Yorkais un tantinet différent du précédent comme tous les deuxièmes albums, reste dans l'ensemble très bon. L'influence de Television est très nette et ne dérange pas. Après la troisième apparition industrielle, un changement radical s'opère. Julian Casablancas, le chanteur à la voix cassée comme la compression d'une bouteille d'eau, commence alors une carrière solo et sort un album musicalement inclassable si ce n'est dans le genre "musique pour jeux vidéos".
Et avec Comedown Machine le cinquième album donc, qu'on prie sans scrupules pour que celui-ci soit le dernier, l'ambiance jeux vidéos 1995 prend son importance. Peut-on en conclure que Julian C. influencerait lls autres membres au point de vouloir en faire ce qu'il veut ? En tout cas, son ego inéluctablement boulimique l'aide à faire taire ses copains pour tout avis allant à l'encontre de sa vision pour l'avenir des Strokes. Fini le Garage rock, voici le Space Montain rock. On ne ressent rien ou presque, juste l'envie de se recueillir dans ses toilettes tout en se scarifiant le bras. L'album bombarde les notes sans donner la chance au silence et recouvre la tapisserie à coup d'ondes sonores sous forme de TAG. On aurait dit que les musiciens tentaient de faire des dessins avec l'égalisateur graphique pendant l'enregistrement.
Au moins on ne pas dire que ces ex-rockeurs continuent à faire du marketing. Car pour en faire, il est crucial d'analyser la clientèle, la fidéliser au maximum, or il est question ici de néant et de désillusion, à part si leur but est de récupérer les auditeurs d'un Jean-Michel Jarre ou d'un Prince Hindou. Triste nouvelle donc pour les fans de "Is this it" ; ce dernier album peut se jeter comme une pistache fermée, alimenter le feu de cheminée et posséder le goût d'un chewing-gum à la nicotine.
Les Strokes sont au rock ce que Police Academy est aux représentants de la loi.